Biographie
Initiée à la photographie par un peintre et photographe Iranien, je travaille pendant une dizaine d’années sur la mémoire et les lieux désaffectés.
En 1997, je pars m’installer à Paris, suspends progressivement mon travail photographique et débute une carrière de monteuse pour collaborer en plus de 25 ans à une quarantaine de films, d'abord de fiction puis documentaire.
En 2020, une inondation emportait mes cartons de négatifs et avec eux les traces de mon travail photographique passé. Après le choc, je ressens le désir de revenir à ma passion première avec la série
" Disparition " : une série de peintures photographiques.
À l’opposé d’un travail documentaire, l’idée compte plus que l’objet, la prise de vue n’est qu’une étape. Chaque image est toujours composée de deux photos d’un même lieu, seule contrainte que je m’impose, pour être retravaillée ensuite comme une peinture.
Comme pour " Les grands arbres " qui raconte d'abord leur disparition, j'aborde chaque sujet avec le même désir : derrière cette disparition, il n'y a pas l'absence ; l'effacement de la matière photographique elle même, laisse apparaître une image plus picturale, plus personnelle, qui révèle une autre alternative au plus près de ce que je perçois avant de prendre la photo.
Avec " Regard " je m'attache à l'image mentale d'un regard, comme projetée sur un écran pour inviter au voyage.
Mes peintures photographiques ne sont ni vraiment des peintures, mes pinceaux sont numériques, ni vraiment des photos, le sujet photographié disparait progressivement quand mon travail commence. Pourtant cette disparition émerge toujours de la réalité, de la vision poétique d’un instant, du lien qui s’y crée, quand l’histoire du lieu résonne et se mêle à la mienne. C’est de cette fragilité, dans cette intimité, réelle ou fantasmée que se tisse l’essence de chacune de mes images.
Ma démarche n’est pas de documenter ou de témoigner ni du beau ni de l’extraordinaire, j’aime la fragilité, l’inachevé, les couics, les choses qui grinces…
Aucune de mes peintures photographiques ne tire vers la plasticité parfaite et lissée d’une image déshumanisée. Je garde les imperfections, je les soigne, j’aime les artéfacts voire j’en rajoute, j’y trouve une beauté fragile que la perfection efface.
Photographer since 1993, I began a career as a video editor in 1999. Alongside photography, I worked on fiction editing before discovering documentary filmmaking. I gradually suspended my photographic work to collaborate on around 40 films in the span of 20 years.
In 2023, I co-directed " Saxifrages, la parole qui libère " with Jean-Luc Cohen, a documentary about women in the suburbs, the power of the speech, the strength of the collective, theater, and the involvement of social action organizations.
In 2020, a flood swept away my boxes of negatives, along with the traces of my photographic work. After the shock, I felt the urge to return to my initial passion with the series " Disparition " : a series of photographic paintings.
Similar to my approach in " Les grands arbres " which initially explores their disappearance, I approach all subjects with the same intention: behind this disappearance lies no emptiness; the fading of the photographic material itself reveals a more painterly, more personal image, offering an alternative perspective that captures what I perceive before taking the photo.
With "Regard" I focus on the mental image of a gaze, as if projected onto a screen to invite you on a journey.